• Textes

    Ow. Je viens de me rendre compte que ce serait sympa de vous faire une liste des petits textes qui traînent dans cette rubrique.

    Les textes qui tiennent sur une seule page

    Le monde continue de tourner

    La danseuse

    Vide

    (vous noterez la joie de vivre et les licornes volantes présentes dans ces deux premiers textes. *dérision*)

  • Le professeur Richter lança encore une fois un coup d’œil dans son télescope. Son matériel n’était pas de ceux que l’on donnait aux enfants, non. Il travaillait pour la NASA, après tout. Et ce soir-là, il avait pu observer un phénomène remarquable, encore jamais vu.

    Il avait assisté à la naissance d’une planète.

    Oh, ne vous leurrez pas ! Ceci n’avais rien de remarquable ! Des astres, il en avait vu naître beaucoup, avec son appareil.

    Non, c’est autre chose qui le troublait.

    Sur cette planète, il y avait de la vie.

    Plus étrange encore, cette vie semblait procéder par cycles pour s’éteindre complètement, avant de se renouveler.

    Il ne comprenait pas. Comment était-ce possible ? À moins que… Mais oui !

    Vous le savez sûrement, mais la lumière met un certain temps pour arriver d’un point A à un point B. De ce fait, quand on regarde un endroit éloigné, il est possible que les images qui nous parviennent aient quelques instants de décalage. Et justement, Mr Richter observait une planète pas vraiment toute proche. Pas du tout « du tout », même.

    Il était donc fort possible que ce qu’il pouvait voir ait quelques années, voire quelques milliers d’années.

    Ce qui n’expliquait pas pourquoi sa population semblait se décimer toutes les cinq minutes.

    Médusé, le professeur jeta encore un coup d’œil dans le télescope.

    Il put voir une dense forêt recouvrir la planète, avant de se prendre une météorite et de plonger en ère glaciaire. Puis il assista à la dérive de continents. Progressivement, des lambeaux entiers de terre s’écartèrent, avec chacun leurs propres faune et flore, leurs propres climats.

    Petit à petit, l’un des pôles de la planète se mit à réduire de taille, vite suivit de l’autre. Le professeur songea en déglutissant que c’était sans aucun doute ce qui allait arriver assez vite à la Terre. Il sursauta en voyant d’un coup l’un des continents virer au noir, rapidement rejoint par un autre.

    Il détourna les yeux de sa contemplation, observant les écrans gigantesques qui se dressaient devant lui.

    Il haussa un sourcil broussailleux. Chaque milliseconde, une photo de ce que voyait le télescope était envoyée aux ordinateurs de son laboratoire, comme il aimait l’appeler. Or, maintenant qu’il pouvait comparer la première image prise de celle affichée, il voyait un léger problème.

    La planète avait doublé de volume.

    Son cerveau fit immédiatement le lien. La rapidité des changements d’ère, la taille de la planète…

     

    Elle bougeait ! Pire… Elle se dirigeait vers eux, et ce à une vitesse effarante !


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  •  

    La nuit tombe vite, ces jours-ci. Je ne sais pas vraiment où je mets les pieds, les réverbères ne sont toujours pas allumés. Un vent violent soulève ma robe, fait voleter mes cheveux, emporte mon cœur.

     

    Je marche sans savoir où aller. Je crois que je fuis. Je fuis ma vie.

     

    Mes pas résonnent sur le bitume. Seul leur écho leur répond.

     

    Je suis seule. Terriblement seule.

     

    Mon âme est vide. Vide de pensées, de sentiments, d'humanité.

     

    Au loin, j'entends le feulement de chats et le gargouillement d'un cours d'eau. La rivière n'est pas très loin.

     

    J'arrive bientôt au bout de la rue, qui se divise en deux. Où aller ? Je n'ai aucune raison de choisir l'une des deux voies, personne pour m'y pousser. Puis-je rebrousser chemin ? Non. Je ne veux pas que ce que j'ai déjà fait ne serve à rien.

     

    Alors je prends à gauche, parce qu'à droite je réentend des grondements félins. Je veux être seule. Seule à avancer.

     

    Très vite, le doux murmure de l'eau s'intensifie, jusqu'à devenir presque assourdissant. Je longe la rivière.

     

    Je voudrais y aller. Je voudrais entendre les flots plus fort que n'importe qui, sentir le froid contre ma peau. Ressentir.

     

    Je continue ma route. Je n'en ai pas le courage. Un autre jour, peut-être ? Non. Reculer pour revenir est au-dessus de mes forces.

     

    Tout en haut, la Lune semble me suivre des yeux.

     

    Je l'envie, elle, reine de la nuit, à observer le monde depuis le ciel. Elle sait ce qu'elle a à faire, ce qu'elle fera et ce qu'elle fait. Pas moi.

     

    Le vide est un horrible poids.

     


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  • Hey, lutins rouges !

    Je participe à un concours de Miss Koota, un concours de... Eh bah d'écriture, mes chers ! Le principe est simple : j'ai trois mots, pour un personnage, un objet et un lieu. Il faut que dans mon texte, il y ait chacun de ces mots. Je les ai mis en gras pour qu'ils soient plus visibles. :3

    oO0Oo

    Enfermée dans cette tour de pierres noires perdue au fond du Grand Marais, plongée dans une solitude sans fin, enchaînée à son destin, elle attendait.

    Elle attendait un sauveur, un revers de fortune. Une roue rouillée, mal huilée, dans l’engrenage de la vie. Une faille dans l’univers qu’on lui avait créé, dans lequel on l’avait bercée et dont elle savait être le centre.

    Elle avait planifié de quoi lui faire une ouverture, son idée était imparable, parfaite. Pour l’accomplir, elle attendait la nuit. Des majestueux repas qu’on lui donnait le soir, elle avait stocké le plus d’alcool possible, qu’elle avait alors partagé avec la servante sensée la surveiller. Elle lui avait ensuite subtilisé la clé, une fois la pauvre dame ivre.

    Descendant à vive allure les dalles noires de l’interminable escalier en colimaçon de la tour, le souffle court, elle avait débouché sur une immense salle à l’allure austère, seulement éclairée par les flammes de torches posées au mur. Un immense tapis rouge déchiré par endroit recouvrait une partie du sol de pierre froide. Adossées à chaque mur de la pièce, une centaine d’armures métalliques recouvertes de toiles d’arachnides et d’une fine couche de poussière semblait la fixer de leurs casques vides.

    Frissonnant, elle posa un pied sur le sol, le bruit de son talon sur les dalles se répercutant dans l’immense pièce, semblant vouloir réveiller l’endroit, qu'elle savait maudit. Elle avança alors, passant sur le tapis, qui atténua le son de sa marche hésitante. Au moment où elle voulut passer la porte ouverte, les battants se refermèrent d’eux-mêmes dans un claquement sourd. La salle se mit alors à trembler, comme si une quelconque divinité voulait la prévenir d’un danger imminent. Alors, le miracle se produisit.

    Les armures se mirent à bouger d’un même ensemble dans un long grincement, certaines tombèrent à genou, semblant ne pas comprendre ce qui leur arrivait, se relevant avec effort.

    Horrifiée, elle laissa tomber la clé, qu’elle tenait encore dans sa main. Le son clair résonna, tandis que le temps semblait s’arrêter. Elle vit les armures tourner d’un même ensemble leurs corps désarticulés vers elle, avant de s’approcher.

    Elle prit alors le premier objet qui lui tomba sous la main et fut soulagée de voir une dague, avant de la brandir devant elle, refrénant sa peur.

    Ce ne fut que quand les morceaux de ferraille se retrouvèrent à moins d’un mètre d’elle qu’elle se décida à agir.

    Elle passa sous des épées lancées vers elle, asséna des coups de dague dans le plastron de ses ennemis, esquiva des attaques de plus en plus meurtrières, telle la danseuse d’un spectacle macabre. Elle ne s’arrêta que quand un coup lui fut porté dans le dos, suivi de bien d’autres. Les armures s’acharnaient sur son pauvre corps meurtri.

    Lâchant son dernier soupir, elle sourit. Elle venait de briser ses chaînes, faisant tourner la roue de la destinée.

    oO0Oo

    Je ne suis pas très fière de ce texte... :/ Tant pis.


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  • Hey ! Je m'ennuyais un peu, donc j'ai écrit. Voici un texte court que je viens de pondre... Bonne lecture !

    _-°-_

    Le monde continue de tourner

    « Dites, docteur, c’est grave ? »

    Il fit tourner le médaillon entre ses mains. Une minute. Deux minutes. Trois minutes. Cinq minutes. Quand il entendit un bruit de pas provenant du couloir, il le remit dans un tiroir avant de se précipiter vers un coin de la pièce, duquel il ouvrit une trappe pour entrer dans sa chambre de bois ciré, aux meubles usés par le temps. D’un bond, il se retrouva sur son lit, les yeux rivés au plafond.

    « Elle va s’en remettre. »

    Son regard tomba sur une fissure, qu’il s’amusa à retracer du bout des doigts sur ses draps blancs et propres. À l’extérieur, des oiseaux chantaient, des maçons tapaient du marteau contre la pierre et des gens allaient et venaient, faisant leur vie. Le monde continuait de tourner.

    « C’est vrai, docteur ? »

    Ses mains s’arrêtèrent et il tourna la tête. Sur sa vieille commode en chêne, une photo en noir et blanc semblait vouloir s’effacer à travers les ombres de la pièce, vestige d’un être disparu. Une horloge, juste à côté, répétait incessamment les seules notes qu’elle savait jouer. Tic, tac. Tic, tac.

    « Non. »

    La tête blonde de sa petite sœur apparut dans l'encadrement de la porte. Malgré ses malheurs, le monde continuait de tourner.

    _-°-_

    Alors ? Je vous avait dit que c'était pas très joyeux...u.u


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